Fermetures de RPA : plus de 1 400 locataires évincés en 2024

10 février 2025

Une enquête nationale menée par l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) révèle qu’en l’espace d’un an, plus de 1 400 locataires ont été évincés de leur résidence privée pour aînés (RPA). Il s’agit d’une conséquence directe de la fermeture de 87 RPA à travers le Québec.

Entre le 1er octobre 2023 et le 30 septembre 2024, le nombre de locataires évincés des RPA a connu une baisse de 44 %, passant de 2 557 à 1 426 personnes par rapport à la même période l’année précédente. Le nombre de fermetures de RPA a, quant à lui, légèrement diminué cette année, enregistrant une baisse de 1 % par rapport à l’an dernier.

« Malgré les efforts acharnés de notre association, le projet de loi 65 ne suffit pas à enrayer la crise. Certes, les évictions ont chuté de façon drastique ; signe d’une meilleure prise en charge pour relocaliser les aînés délogés. Toutefois, les fermetures de RPA restent inchangées depuis un an. Ce modèle d’affaires est en train de sombrer. Chaque fermeture déracine des aînés, les plongeant dans une détresse profonde », prévient le président provincial de l’AQRP, Paul-René Roy.

Fiasco des fermetures de RPA

En tête de ce triste palmarès, les trois CISSS de la Montérégie totalisent ensemble 15 fermetures de résidences privées pour aînés (RPA) cette année, affectant 173 locataires. Bien que ces chiffres soient préoccupants, ils représentent une légère amélioration par rapport à l’année précédente, lors de laquelle 13 fermetures avaient touché 197 locataires.

Le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal se classe au deuxième rang cette année avec 11 résidences fermées, laissant 282 locataires sans foyer. Ces chiffres marquent une hausse alarmante par rapport à l’an dernier, où une seule résidence avait cessé ses activités, touchant 148 personnes.

En troisième position, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a enregistré la fermeture de neuf résidences, impactant 139 locataires. Malgré ces données, la région connaît une amélioration notable par rapport à l’an dernier, où 14 fermetures avaient laissé 337 aînés sans logement.

Les promesses gouvernementales coulent plus vite que les RPA

La ministre Sonia Bélanger promettait en 2023 de « pérenniser » le modèle d’affaires des RPA en annonçant un programme d’allocations personnalisées de 200 millions de dollars sur cinq ans. Un an plus tard, ce modèle continue de couler comme le Titanic : les fermetures de RPA s’enchaînent, en laissant des milliers de locataires aînés à la dérive.

C’est dans ce contexte que l’AQRP propose de les transformer en habitations communautaires gérées par des entreprises d’aide à domicile. Dans cette vision, la solidarité prime sur le profit, les services de proximité sont facilement accessibles et les résidents deviennent bien plus que de simples locataires : ils deviennent des membres actifs d’une véritable communauté ancrée dans l’entraide et la vie collective.

« Quand une RPA ferme, ce n’est pas seulement une adresse qui disparaît, mais tout un réseau de vie qui s’effondre. Des aînés se retrouvent déracinés, forcés de payer plus cher pour des logements éloignés de leur communauté. Plutôt que de voir ces fermetures comme de simples statistiques, voyons-les comme des occasions de renaissance », soutient Paul-René Roy.

À propos de l’AQRP

Fondée en 1968, l’AQRP représente les retraité(e)s des secteurs public et parapublic du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre les droits et les intérêts économiques, financiers, culturels, intellectuels et sociaux de ses membres (préretraités et retraités de l’État) et de l’ensemble des aînés du Québec. Elle compte plus de 35 500 membres.

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