Inflation: les aînés forcés à des choix impossibles

26 août 2024

Avec des revenus bien en deçà du seuil de viabilité, certains aînés se voient contraints de choisir entre des besoins vitaux comme le logement et les médicaments, tandis que les travailleurs d’expérience sont forcés de repousser leur retraite par crainte de voir leur patrimoine s'effondrer sous l'effet de l'inflation. C’est du moins ce que révèle une enquête publiée, aujourd’hui, par l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic. 

Les données de l’enquête montrent qu'une personne âgée, ayant pris sa retraite en 2017 à l'âge de 62 ans et recevant la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), le Supplément de revenu garanti (SRG) pour personnes célibataires et le crédit d'impôt pour solidarité, aura un revenu total de 24 715 $ en 2024. Pour être financièrement à l'aise au Québec, une personne seule devrait avoir un revenu annuel d’au moins 30 738 $, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Celle-ci aurait donc besoin d'une augmentation de 24,38 %, soit 6 023 $ de plus, pour atteindre ce revenu viable.

« Il est vraiment regrettable qu'une personne âgée se retrouve dans la situation où elle doit choisir entre payer son loyer ou acheter ses médicaments, surtout en période d'inflation. Même ceux de 65 ans et plus qui ont droit aux aides gouvernementales se voient obligés de limiter leur alimentation pour boucler leurs fins de mois. C'est une réalité frappante», souligne le président provincial de l’AQRP, Paul-René Roy. 

Les travailleurs d’expérience pénalisés

La situation des travailleurs d'expérience n'est pas rose non plus. L'enquête de l'AQRP révèle que ceux qui prennent leur retraite à 65 ans, surtout s'ils ont épargné toute leur vie dans leur REER sans avoir de régime de retraite au travail, voient la valeur de leur patrimoine épuisé à 0 $ à l’âge de 92 ans, dans un scénario réaliste avec l’inflation. Cela signifie que si une personne continue de travailler de 65 à 69 ans, son patrimoine reste au-dessus d’un scénario sans travail jusqu'à environ 83 ans. Cependant, à long-terme, son patrimoine diminue également pour atteindre 0 $ à l’âge de 92 ans. 

« L'inflation agit comme un gouffre sans fond, forçant également les travailleurs d'expérience à retarder leur départ définitif du marché du travail lorsque la valeur de leur patrimoine diminue, que ce soit à cause d'une inflation élevée réduisant les rendements réels ou en raison de marchés financiers en baisse. Il est inhumain qu'une personne soit privée de la liberté de prendre sa retraite par crainte de ne pas survivre jusqu'à l'âge de 92 ans », se désole Paul-René Roy. 

Indexation les régimes de retraite en fonction de l’inflation 

L’AQRP demande au ministre des Finances du Québec, Éric Girard, d’indexer les régimes de retraite en fonction de l’inflation. Plus l’inflation est élevée, moins les rentes non indexées ou partiellement indexées permettent aux rentiers d’acheter des biens ou des services. L’étude de l’AQRP révèle que l’indexation des rentes des régimes de retraite représente une protection importante contre la perte de revenu des retraités lorsqu’une longue période est étudiée, même si le pourcentage d’augmentation des prix (0,5 %, 1 %, 2 % par exemple) peut sembler faible.

« Sans une indexation adéquate, l'augmentation des coûts de la vie peut entraîner une diminution significative du niveau de vie des retraités, surtout sur le long terme. Le gouvernement du Québec doit arrêter de décréter des lois spéciales diminuant ou abolissant l’indexation des régimes, car cela fragilise les régimes de retraite. Il s'agit d’une menace évidente à la sécurité du revenu des aînés », mentionne Paul-René Roy. 

À propos de l’AQRP

Fondée en 1968, l’AQRP représente les retraité(e)s des secteurs public et parapublic du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre les droits et les intérêts économiques, financiers, culturels, intellectuels et sociaux de ses membres (préretraités et retraités de l’État) et de l’ensemble des aînés du Québec. Elle compte près de 35 000 membres.

Contact

Marc-William Gagné, conseiller aux communications et relations publiquesmarc-william.gagne@aqrp.ca | 418 683-2288, poste 120 | Cellulaire : 581 668-1200

Ce site web utilise des cookies pour améliorer l'expérience de l'utilisateur. En utilisant ce site et en continuant à y naviguer, vous acceptez tous les cookies conformément à notre politique en matière de cookies.

La protection de votre vie privée est une priorité pour l’AQRP.