L’AQRP invitée à la Commission parlementaire sur le Régime de rentes du Québec
9 février 2023
L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) a présenté, hier, son mémoire dans le cadre de la Commission parlementaire sur le Régime de rentes du Québec (RRQ). Ce mémoire vise essentiellement à mettre de l’avant des constats et des pistes de solutions afin d’accroître la sécurité financière des Québécois.
D’entrée de jeu, l’AQRP demande au gouvernement du Québec de corriger l’une des plus grandes failles du Régime : l’absence d’indexation pleine et entière des prestations pour les retraités du secteur public ayant pris leur retraite entre 1982 et 1999.
Dans un contexte où la Banque du Canada cherche à maîtriser l’inflation dans une fourchette variant entre 1 % et 3 %, sur une période de 10 ans et couvrant les années 2002 à 2022, une rente fixe ferait perdre environ 34 % de pouvoir d’achat à une personne retraitée du secteur public, selon les statistiques recensées par notre association.
« Plus l’inflation est élevée, moins les rentes non indexées ou partiellement indexées permettent aux rentiers d’acheter des biens ou des services. Donc, l’enjeu de la pleine indexation des rentes est primordial pour pérenniser le pouvoir d’achat des retraités actuels et futurs », soulève le président provincial de l’AQRP, Paul-René Roy.
Âge d’admissibilité au RRQ
Questionné à maintes reprises par les membres de la Commission sur la proposition de Québec de repousser l’âge d’admissibilité au Régime de rentes du Québec (RRQ), M. Roy soutient que la décision de prendre ou non sa retraite est un projet individuel.
« En amont de la prise de retraite, les personnes préretraitées doivent prendre en compte leur situation particulière, qu’elle soit d’ordre familial, économique, financière ou physique. Nous savons qu’il y a des corps d’emplois plus difficiles que d’autres sur le plan physique. Nous croyons donc que l’âge d’admissibilité au RRQ doit être laissé à la discrétion de chacune des personnes concernées », mentionne Paul-René Roy.
L’exemple du report de l’âge d’accès à la retraite anticipée montre de manière très éloquente comment le gouvernement du Québec souhaite avoir un contrôle législatif sur la décision, qui, en principe, relève des libertés individuelles.
« J’entends souvent l’argument de la liberté individuelle où nous choisissons un moment où l’on prend sa retraite. [Toutefois], ma responsabilité est envers l’ensemble des citoyens québécois. On vise vraiment l’optimalité collective. En ce sens, ce qui est proposé vise avant tout la sécurité financière des Québécois », lance M. Girard.
Retour au travail des travailleurs d’expérience
L’AQRP recommande de donner la possibilité aux bénéficiaires de la rente du RRQ qui travaillent encore de cesser de cotiser au Régime après 65 ans, s’ils jugent que leur préparation financière à la retraite est suffisante.
« Il s’agit d’une mesure incitative positive afin de permettre aux travailleurs expérimentés de retourner sur le marché du travail », précise le président provincial de l’AQRP. Ce qu’on cherche à éviter, ce sont des mesures négatives qui semblent punitives si nous n’obéissons pas aux volontés du gouvernement qui souhaite maintenir les retraités sur le marché de l’emploi. », nuance-t-il.
Bonifier la prestation de décès
La capacité des gens à réagir à l’augmentation du coût de la vie est évidemment limitée quand on est plus âgé, et lorsqu’on n’a plus nécessairement d’emploi rémunéré. C’est dans cet esprit que l’AQRP invite le gouvernement du Québec à indexer les prestations de décès en fonction de l’inflation et que celles-ci soient non imposables pour les personnes retraitées.
« Toutes les générations auront à subir l’iniquité intergénérationnelle. Que nous soyons un jeune ou une personne vivant dans un milieu de vie, un jour ou l’autre, nous allons en arriver là. C’est au fur et à mesure que les coûts funéraires augmentent que la répartition devra être faite sur l’ensemble de la population. C’est tout de même des fonctionnaires qui ont contribué au RRQ. Ce sont ces personnes qui ont contribué à l’avancement de l’État québécois. », n’oublie pas de préciser Paul-René Roy.
Assurance vieillesse pour les proches aidants
Dans un contexte de vieillissement de la population selon lequel le désir exprimé par la majorité des personnes aînées est le maintien à domicile, les situations dans lesquelles des personnes proches aidantes auront à charge un parent âgé à domicile — qu’il soit en perte d’autonomie ou handicapé — augmenteront dans les prochaines décennies. C’est dans cette perspective que l’AQRP demande à Québec de créer un dispositif qui prendra la forme d’une assurance vieillesse des parents au foyer.
« Sachant que le gouvernement québécois a créé l’assurance maladie et l’assurance automobile, nous sommes à une étape où nous devons tenir compte du vieillissement de la population ainsi que de la longévité de ce vieillissement. Il s’agit d’une avenue que nous souhaiterions explorer avec le gouvernement Legault afin de prendre en considération la situation des personnes vulnérables à faible revenu. », argumente M. Roy. Le mémoire complet de l’AQRP sur le Régime de rentes du Québec est disponible en cliquant ici.
Marc-William Gagné, conseiller aux communications et aux relations publiques
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