Rentrée parlementaire québécoise : nécessité d’investir le surplus budgétaire là où les coupures nuisent aux aînés en situation de besoin

20 septembre 2016

À l’occasion de la rentrée parlementaire québécoise, l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) présente ses revendications dans les dossiers des soins à domicile et des CHSLD. Nous avons observé dans les derniers mois un surplus budgétaire de 1,8 milliard de dollars qui n’est pas apparu magiquement. Il est le résultat de compressions importantes en santé dans les deux dernières années. « Le gouvernement se doit de réinvestir ces surplus où les besoins se font le plus sentir, en santé et vers les soins de prévention. » a rappelé Donald Tremblay, président de l’AQRP.

Investir en soins à domicile pour désengorger le système de santé

Le parti libéral du Québec avait promis, pendant la dernière campagne électorale, d’investir 150 millions par année pour les soins à domicile. Plusieurs annonces ont été faites cet été et le total des investissements en cette matière s’élève à 52 millions. « Considérant que le coût du fonctionnement de ces services s’élève à 1,3 milliard de dollars annuellement, il est difficile de s’attendre à une réelle amélioration des services pour nos aînés lorsqu’on augmente le budget d’environ 3,5 %. La hausse du nombre d’aînés nécessitant ces services, à elle seule, viendra diminuer la portée de ces investissements. » a affirmé Donald Tremblay, président de l’AQRP. Rappelons-nous également que l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) recommande que les gouvernements investissent 3 % de leur PIB dans les soins à domicile afin d’avoir un réel impact face aux enjeux du vieillissement de la population. Au Québec, environ 1,2 % de notre PIB est dirigé vers ce poste budgétaire. Un sérieux retard se fait sentir, affectant les services pour les plus vulnérables de notre société. Nous observons également un effet pernicieux du retard des investissements dans ce secteur : une privatisation accrue de l’offre de service. « Même en possédant un crédit d’impôt de 30 %, c’est inadmissible que certains aînés paient plus 25 $ de l’heure pour de l’aide à domicile. Ces services ne sont pas accessibles financièrement pour la grande majorité des personnes et ils devraient être couverts entièrement par l’État. » a dénoncé Donald Tremblay. Le gouvernement a également annoncé hier qu’il mettrait en place une démarche consultative pour améliorer l’offre de service en CHSLD et à domicile en mettant de l’avant les meilleures pratiques dans le réseau. « Ce partage d’information est intéressant et nous sommes satisfaits que le gouvernement ait un désir d’uniformiser l’offre de service suite au dépôt du rapport Les conditions de vie des adultes hébergés en centre d’hébergement et de soins de longue durée déposé en commission parlementaire en juin dernier. Plusieurs constats sont déjà établis dans le rapport et le gouvernement devrait mettre en application la première de ces recommandations : mettre à jour les normes concernant les ratios de personnel en CHSLD. Ceci aurait un impact direct sur la vie des résidents » rappelle Donald Tremblay.

Coupures au curateur public : cesser de justifier l’indéfendable.

Nous apprenons récemment que les coupures de budget de fonctionnement affectent les plus vulnérables de notre société, les individus placés sous curatelle. « Malgré une hausse à venir des demandes de service, les budgets diminuent. On ne parle pas de dépenses astronomiques, mais d’une augmentation saine du budget de l’organisation afin de répondre à la demande, minimalement de 2 % à 3 % d’augmentation par année sur un budget de 56 millions de dollars. » a rappelé Donald Tremblay. Donner les moyens de s’occuper des personnes inaptes au curateur public est un devoir moral du gouvernement. Ce dernier ne doit pas laisser la situation se dégrader. Une privatisation potentielle d’une partie de ces services publics n’est tout simplement pas envisageable. « Ces citoyens sont les plus vulnérables d’entre nous et il y a nécessité d’une prise en charge de l’État efficace. Il y aura dans les prochaines années une augmentation de la clientèle et les budgets doivent suivre cette tendance » rappelle monsieur Tremblay.

AQRP

Fondée en 1968, l'AQRP représente les retraité(e)s des secteurs public et parapublic du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre les droits et les intérêts économiques, financiers, culturels, intellectuels et sociaux des retraités de l'État et des aînés du Québec. Elle compte 31 000 membres.