Train électrique : la caisse de dépôt et placement doit faire preuve de transparence

18 mai 2016

- L'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) s'inquiète du manque de transparence de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans le dossier du train alors qu'elle refuse de rendre publiques les études menées pour établir la rentabilité du projet.

« Pour ce projet, la CDPQ veut investir les épargnes de tous les Québécois à une hauteur de 3 milliards $ et demande aux gouvernements d'y mettre 2 milliards $. Elle doit comprendre qu'elle doit faire preuve d'ouverture pour qu'il y ait un consensus autour du projet. M. Michael Sabia s'était d'ailleurs engagé à la transparence en janvier 2015 », déclare Donald Tremblay, président de l'AQRP.

Un projet à haut risque

Les dernières années ont démontré que les risques importants associés à ces grands projets sont extrêmement élevés. Lors du dévoilement du projet en 2008, les autorités estimaient que le train de l'Est coûterait 300 M$. En 2015, le coût fut évalué à 744 M$, soit un dépassement de 150 %. Il ne s'agit pas ici d'affirmer que le passé est nécessairement garant du futur, mais de souligner que les risques de dépassement sont élevés. En outre, il faut noter que le projet de train de l'Est était beaucoup moins complexe et coûteux à la base que le train électrique proposé par la CDPQ.

Quel est le taux de rendement visé par la CDPQ avec le train électrique ?

Le taux de rendement annuel moyen global de la CDPQ des quatre dernières années se chiffre à 10,9 %. Est-ce qu'elle a le même objectif pour ce projet dans lequel elle veut injecter 3 milliards $ ? Si oui, cela signifierait donc un retour pour elle qui se chiffrerait à 327 millions $ par année. Si ce n'est pas le cas, à quel taux de rendement s'attend la Caisse ? Les Québécois ont le droit de savoir ça », est d'avis Donald Tremblay.

L'AQRP répète qu'elle ne remet pas en question la pertinence en soi de ce projet. Elle s'interroge toutefois plus que jamais sur la notion de « rentabilité » qui lui est associée. Une infrastructure de transport en commun de cette ampleur est rarement profitable en soi. Personne ne doute des bienfaits économiques de ces infrastructures, mais est-ce que ces projets sont financièrement rentables ? Pour l'AQRP, les bénéfices du transport public ne se retrouvent généralement pas dans le bilan des sociétés gestionnaires.

AQRP
Fondée en 1968, l'AQRP représente les retraité(e)s des secteurs public et parapublic du Québec. Elle a pour mission de promouvoir et de défendre les droits et les intérêts économiques, financiers, culturels, intellectuels et sociaux des retraités de l'État et des aînés du Québec. Elle compte 31 000 membres.

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AQRP
Jean-Philippe Rochette, directeur adjoint aux relations publiques par intérim
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